Jusqu’à présent, les matières plastiques sont majoritairement collectées via les déchets ménagers non triés en vue d’être éliminés dans une usine d’incinération. Depuis quelques années, les choses évoluent et, outre le système de recyclage des bouteilles en PET, qui existe depuis bientôt 30 ans, des systèmes de tri sélectif commencent à se mettre en place pour d’autres polymères comme le polyéthylène et le polypropylène. D’un point de vue écologique, ce sont les monomatériaux qui s’avèrent les plus intéressants, c’est-à-dire les produits qui ne sont constitués que d’un seul polymère ou qui peuvent être aisément décomposés en polymères individuels. La qualité des matériaux collectés ne permet actuellement qu’une utilisation dans des applications de faible valeur. La demande de polymères de seconde vie étant encore faible, ils peuvent néanmoins être vendus et se substituer à certaines matières premières. Pour pérenniser cette activité en cas de hausse notable des taux de recyclage, il faudra en parallèle mettre l’accent sur la qualité du tri sélectif, ainsi que sur un développement ciblé des marchés de matériaux secondaires.
Le financement des systèmes de recyclage des matières plastique doit lui aussi être clarifié car, dans l’état actuel des choses, les recettes réalisées ne permettent pas de couvrir les coûtsProjet « Rentabilité de l'énergie tirée des déchets ». Encore peu développés, ces systèmes sont pour le moment financés par la taxe au sac-poubelle ou grâce à des subventions croisées. Pour le recyclage des bouteilles en PET, une contribution anticipée de recyclage est perçue depuis de longues années au moment de l’achat. La pertinence d’une telle approche doit être examinée pour d’autres matières plastiques.
Pour les matières plastiques de moindre qualité et de nombreux matériaux composites, l’exploitation thermique représente le mode de valorisation le plus pertinent d’un point de vue écologique et énergétiqueHaupt, M., T. Kägi, and S. Hellweg. 2018. Modular life cycle assessment of municipal solid waste management. Waste Management 79 : 815–827.. Ces matériaux doivent si possible être utilisés dans des cimenteries en remplacement de combustibles fortement émetteurs de CO2 comme le charbon. Dans les UIOM au contraire, on privilégie généralement un mélange moins émetteur de CO2, à base de sources d’énergie renouvelables et non renouvelables comme le gaz, le bois et le fioul. Lors de l’incinération de matières plastiques dans les cimenteries, il est important que les matériaux en question ne contiennent pas de polluants inorganiques ou d’halogènes comme c’est par exemple le cas dans le PVC.