Actuellement, environ 30 % de l'électricité consommée en Suisse provient de l'énergie nucléaire. Conformément aux objectifs de la Stratégie énergétique 2050, cette part doit être remplacée par de l'électricité produite à partir de sources renouvelables. Cette conversion engendre toutefois de nouveaux risques : le flux d'électricité provenant de centrales solaires ou d'installations éoliennes est parfois instable. En outre, le public est susceptible de compromettre ce développement, par exemple en s'opposant à la construction de lignes électriques ou d'éoliennes. Dans le cadre de ce projet, les scientifiques ont cherché à déterminer quelle part d'énergie renouvelable la Suisse doit viser et d'où doit provenir cette énergie. Ces résultats sont destinés à soutenir les décideurs s'engageant dans ce domaine. A cette fin, les chercheurs ont analysé les risques mentionnés pour les quatre options les plus prometteuses d'expansion des énergies renouvelables, à savoir l'énergie éolienne helvétique, l'énergie solaire provenant de toits et parcs solaires suisses, les éoliennes offshore en mer du Nord et les centrales héliothermoélectriques en Afrique du Nord.
L'analyse révèle que la Suisse est à même de passer du nucléaire aux énergies renouvelables sans compromettre la sécurité énergétique. Pour les experts, cette conversion est même réalisable sans avoir recours à des centrales au gaz pour combler les lacunes. Le renoncement au gaz rend la transition encore moins chère, à condition que les coûts de production d'électricité d'origines éolienne et solaire ne dépassent pas les limites fixées dans les contrats de fourniture en 2017. Cependant, il est important que la Suisse ne se fie pas exclusivement à l'énergie photovoltaïque (PV) : en hiver, lorsque la lumière du soleil est faible, le rendement des stations hydroélectriques, sensées assurer un flux constant d'électricité, est également réduit. En effet, une grande quantité d'eau est liée sous forme de neige et ne peut pas s'écouler vers les turbines. Il est donc judicieux d'importer également de l'énergie éolienne offshore des pays nordiques, cette source étant particulièrement abondante en hiver. Cependant, cette stratégie accroît les importations et il est donc essentiel d'assurer en parallèle plusieurs corridors de transport, au cas où l'un d'eux ne fonctionnerait plus.