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Comment inciter les entreprises à investir dans l'innovation verte ?

Pour réduire leur consommation d'énergie, les entreprises doivent adopter des technologies et des produits plus écologiques. Les responsables politiques devraient donc créer des incitations à cet effet. Dans le but d'identifier les stratégies les plus efficaces, des chercheurs travaillant en Autriche, en Allemagne et en Suisse ont effectué une comparaison entre les stratégies choisies dans chacun de ces pays.

Résumé du projet de recherche « Innovations dans le domaine de l’énergie ».
Pour atteindre les objectifs énergétiques du gouvernement fédéral, les entreprises doivent passer à des technologies plus respectueuses de l'environnement.
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En un coup d’œil

En un coup d’œil

  • Dans le cadre de ce projet, les chercheurs se sont penchés sur les instruments politiques les mieux adaptés à la promotion de l'innovation verte dans les entreprises.
  • Les subventions gouvernementales sont relativement efficaces, mais entraînent des coûts supplémentaires.
  • En accordant la priorité aux produits respectueux de l'environnement, les consommateurs sont, eux aussi, en mesure d'exercer leur influence.
  • Les décideurs politiques ont les moyens de renforcer cette action en menant des campagnes de sensibilisation au sujet de la consommation respectueuse de l'environnement.

La Stratégie énergétique 2050 du gouvernement fédéral vise à réduire considérablement la consommation d'énergie, en particulier dans les entreprises. Pour y parvenir, les responsables politiques doivent créer des conditions-cadres et des mesures incitatives adéquates, notamment des taxes, des subventions et des réglementations destinées à encourager les entreprises à mettre en œuvre des innovations respectueuses de l'environnement. Afin d'identifier les instruments politiques les plus efficaces, les chercheurs de ce projet ont envoyé un questionnaire à 20 000 entreprises en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Plus de 4500 d'entre elles ont répondu à l'appel.

Cette enquête a démontré que les directives légales actuelles ne sont que moyennement efficaces en ce qui concerne l'incitation des entreprises à adopter des technologies énergétiquement plus durables. Et surtout, elles n'influent pas sur le montant des investissements dans ce secteur. Certaines différences entre les trois pays ont été observées : en Allemagne les taxes sont la stratégie la plus efficace, en Autriche les subventions et en Suisse les accords volontaires. Les chercheurs en concluent qu'il est peu judicieux de se contenter d'adopter un modèle fonctionnant efficacement dans un autre pays. L'environnement juridique variant d'un pays à l'autre, les modèles ne fonctionnent pas de manière identique dans tous les pays.

La reconversion entraîne des coûts

Selon l'étude présentée ici, ce sont avant tout les subventions qui contribuent à accroître les investissements dans les technologies respectueuses de l'environnement ; raison pour laquelle les chercheurs sont d'avis que les politiciens devraient envisager cette manière efficace de procéder, bien qu'elle soit coûteuse pour l'État. Cependant, il existe un autre moyen d'encourager les entreprises à faire usage de technologies respectueuses de l'environnement : le pouvoir des consommateurs. En donnant la préférence aux produits écologiques lors de leurs achats, ils sont à même de faire pression sur les entreprises pour qu'elles les intègrent à leur assortiment. Ici aussi, la politique a la possibilité d'exercer son influence. Par exemple, l'introduction d'une déclaration obligatoire sur l'efficacité énergétique des procédés de fabrication permettrait aux consommateurs de s'informer. Et moyennant des campagnes appropriées, l'État peut promouvoir la sensibilisation à l'achat de produits fabriqués de manière durable.

Cette étude a également démontré l'efficacité d'accords volontaires en faveur d'un comportement plus économique, particulièrement en Suisse. L'une des raisons en est que les entreprises sont ainsi en mesure de devancer une éventuelle réglementation juridique plus stricte. Toutefois, les taxes supplémentaires n'incitent à l'innovation verte que les entreprises s'étant déjà positionnées à la pointe de la technologie. Pour la plupart des autres entreprises, en revanche, les impôts supplémentaires payés à l'État signifient un manque de fonds pour le développement ou l'acquisition de nouvelles technologies.

La compétitivité en souffre-t-elle ?

Tant au sein de la population que parmi les politiciens, la crainte d'une perte de compétitivité internationale des entreprises due aux exigences de l'État en matière de protection de l'environnement est largement répandue. Dans le but d'examiner cette appréhension, les chercheurs ont analysé divers indicateurs d'exportation. Ils n'ont toutefois décelé aucune preuve suggérant que ces préoccupations soient justifiées. Bien au contraire : plusieurs entreprises ayant participé à l'enquête ont enregistré des volumes d'exportation plus élevés après l'introduction d'innovations énergétiques. Les technologies vertes dans leur chaîne de production leurs ont permis de créer de nouveaux débouchés. Néanmoins, suite à leur analyse, les chercheurs sont d'avis que la plupart des entreprises n'inventeront pas de leur propre chef suffisamment de nouvelles technologies et de produits respectueux de l'environnement. Pour atteindre les objectifs de la Stratégie énergétique 2050, les responsables politiques sont donc appelés à intervenir.

Contact et équipe

Prof. Martin Wörter

KOF Konjunkturforschungsstelle
LEE F 112
Leonhardstrasse 21
8092 Zürich

+41 44 632 42 39
woerter@kof.ethz.ch

Martin Wörter

Projektleiter

Spyros Arvanitis

Michael Peneder

Christian Rammer

Tobias Stucki

Le contenu de ce site représente l’état des connaissances au 18.06.2019.