Anticipation du débit d’eau
Les scientifiques du WSL ont subdivisé leur étude d’optimisation des prévisions en trois volets : l’examen de l’historique des prévisions météorologiques, la prévision du débit d’eau dans trois zones et, enfin, une analyse des avantages économiques d’un tel procédé.
Dans un premier temps, les chercheuses et chercheurs ont analysé l’historique des prévisions météorologiques de 1994 à 2015, en les comparant à la météo réelle. Pour ce faire, ils ont eu recours aux relevés de températures et de précipitations de 1637 stations de mesure dans toute l’Europe. L’objectif était d’élaborer une approche statistique susceptible d’améliorer les prévisions à long terme et d’apporter une valeur ajoutée par rapport aux données climatologiques moyennes. Les chercheuses et chercheurs souhaitaient en outre développer une méthode offrant une meilleure résolution spatiale pour les prévisions météorologiques à grande échelle. Cet aspect est particulièrement important en Suisse, où la topographie alpine a une grande influence sur les conditions météorologiques.
Les données météorologiques affinées grâce aux corrections statistiques ont ensuite servi de base à l’élaboration d’un modèle hydrologique. Les modèles de ce type permettent de prévoir le débit d’eau dans un secteur donné. À cet effet, ils utilisent d’une part les données de précipitations et de température issues des prévisions météorologiques, et d’autre part des paramètres comme la nature du terrain, la quantité de neige, l’humidité du sol ou l’évaporation. Les chercheuses et chercheurs ont comparé les prévisions du modèle hydrologique au débit réel dans trois bassins versants bénéficiant de conditions climatiques différentes : le val Verzasca, dans le Tessin, est dominé par les précipitations et la neige, la vallée du Klöntal, dans le canton de Glaris, est marquée par les précipitations et la fonte des glaciers, tandis que le bassin versant de la Thur est uniquement influencé par la pluie. Le gain de précision dans les prévisions n’est pas le même selon les saisons et les régions : l’amélioration la plus notable a été obtenue en hiver et au printemps, dans les régions à fort enneigement.